Chaque année, Artcurial, une maison française de ventes aux enchères, revient au salon Rétromobile avec son lot de bijou automobile parmi lesquels nombre de youngtimers. Les youngtimers sont des voitures dont la production a stoppée depuis au moins 15 ans, pas encore trentenaire, trop récentes pour être considérées comme de collection par la FIVA et par une certaine frange de la communauté des collectionneurs.
La célèbre maison de vente parisienne revient avec plus d’une centaine d’automobiles à son catalogue de vente aux enchères. C’est un événement majeur de la voiture de collection. Et il est fou de constater les prix et les estimations de ce genre de voitures. Cet article est fait pour les amateurs de belles voitures. Mais même si vous ne faites pas partie des collectionneurs, vous pouvez toujours vous intéresser aux prix faramineux qu’affichent ces modèles uniques en leur genre.
1. 1993 Renault Clio Williams 001
Non seulement cette Clio Williams est la toute première produite, mais en plus elle a appartenu à Bernard Dudot. Le propriétaire actuel a pu s’entretenir avec le célèbre motoriste, qui lui a confirmé oralement que Renault lui avait confié la première voiture sortie des chaines pour le remercier d’avoir permis à Renault d’engranger de très nombreux succès en Formule 1 !
C’est un modèle d’homologation pour le groupe A, a produit au moins à 2 500 exemplaires. Elle reçoit un quatre-cylindres 2 litres 16 soupapes qui emmène la petite bombe à 215 km/h. Aujourd’hui, cette voiture affiche 109 000 km d’origine et son actuel propriétaire est le cinquième. Son histoire en fait sans doute la plus désirable des Clio Williams. Elle est estimée entre 30 000 à 40 000 €.
2. 1982 Renault 5 Turbo
Cette Renault 5 Turbo relève de la première série, la plus recherchée, et a été vendue neuve à Aix-la-Chapelle, en Allemagne. Elle fait partie des dernières construites avec les vitres et rétroviseurs électriques. Extrêmement saine et bien entretenue, avec moins de 34 000 km parcourus, sa peinture s’était toutefois ternie.
Affichant le charme des premières Renault 5 Turbo, elle en possède les éléments de décoration spécifiques, notamment le volant caractéristique d’origine aux premières séries, mais aussi l’intérieur signé Bertone. Estimée entre 90 000 et 120 000 €, elle a été vendue pour 103 704 €.
3. 1974 Citroën DS 23ie Pallas
La présentation de la DS constitue l’événement du salon de l’auto de Paris en 1955. Citroën dévoile une auto futuriste, qualifiée de » révolutionnaire « , tant sur le plan esthétique avec sa ligne si fluide, que sur le plan mécanique. La liste des innovations est longue : le tableau de bord, le volant mono branche, la pédale de frein » champignon « , etc.
Cet exemplaire datant de 1974 est une des dernières DS 23 à injection produites, et une des plus désirables puisqu’elle possède notamment un rare toit ouvrant. Cette DS 23 ie Pallas représente une occasion rare d’acquérir le modèle d’aboutissement de ce tant aimé modèle, doté, celui-ci de tant d’options d’époque si désirables et introuvables. Elle est estimée entre 60 000 € et 80 000 €.
4. 1975 Alpine Renault berlinette 1600 SC
Cette voiture est particulièrement intéressante par sa couleur et son histoire. En effet, selon le certificat de l’usine, elle est sortie des chaînes le 27 septembre 1974 et présentait la teinte de carrosserie « Noir Tulipe 6431 ».
Il s’agit de la seule berlinette Alpine connue avec cette robe particulière. Or c’est exactement la teinte de la voiture qui était exposée au Salon de Paris d’octobre 1974, qui a donc toutes les chances d’être celle de la vente. Cette berlinette totalise environ 130 000 km au compteur et n’a parcouru qu’un peu plus de 3 000 km depuis sa remise en état. Elle se vendrait entre 100 000 et 130 000 €.
5. 1969 Lamborghini Espada Série 1
Profitant du succès de la Miura, Lamborghini s’attaque à un nouveau défi, celui de produire une » supercar « à quatre places conjuguant habitabilité et sportivité.
Fait exceptionnel, c’est la vingtième Espada produite, comme le montre son numéro de carrosserie attribué lors de sa construction chez Bertone. Un important collectionneur de Lamborghini parisien, en quête d’une Espada de la première série l’acheta en quelques minutes. La carrosserie fut entièrement restaurée. Le sérieux du travail effectué s’élève à un montant excédant 40 000 Euros.
Faisant partie des touts premiers modèles construits, avec sa grille arrière métallique, livrée neuve en France et sortant de travaux importants, il s’agit d’une voiture exceptionnelle, véritable ovni automobile.
Son estimation se fait entre 150 000 et 200 000 €
6. 1972 Porsche 911 2,4L S Targa
Cette Porsche 2,4L S, est une des 989 exemplaires produites avec la spécification trappe à huile extérieure. Livrée neuve en Allemagne, elle a connu trois autres propriétaires incluant l’actuel collectionneur qui a entrepris une réfection en profondeur pour la rendre parfaitement utilisable et plus sportive, tout en respectant l’originalité de ce modèle emblématique.
Si vous convoitez une 2,4L S, il est évidemment conseillé de la choisir dans ce type de colori, tellement typique des années 70. Celle-ci est ‘viper green’, intérieur doté de sièges Recaro en velours et simili cuir noir. Après la 2,7L RS, elle est le modèle le plus puissant des Porsche classiques. On l’estime entre 130 000 et 160 000 €.
7. 1965 Morgan Plus 4 Super Sports « Low Line »
La voiture reprend la carrosserie de la 4/4, plus basse et aérodynamique, et réalisée en aluminium, tandis que la mécanique provenant de la Triumph TR4 bénéficie d’une préparation qui pouvait atteindre plus de 120cv.
L’ensemble de la voiture est dans sa configuration usine et matching numbers, à l’exception du bloc moteur, remplacé par un modèle conforme et dont un passage au banc en 2004 révèle une puissance de 133.8 cv ! Rarissime, conforme à l’origine et en parfait état, cette Super Sport est certainement une des plus désirables Morgan en circulation. Une estimation faite entre 100 000 et 150 000 €.
8. 1970 Jaguar Type E série 2 4,2L OTS
La Type E est directement issue des modèles E2A qui s’illustrèrent notamment aux 24 Heures du Mans, engagés par Cunningham en 1960. Apparut en 1968, elle est la première réelle évolution stylistique et technique du modèle.
Il semble que la voiture n’ait connu qu’un seul propriétaire aux États-Unis, avant d’être rapatriée en 2005 en Ecosse par un amateur. Plus de 65 000€ furent dépensés par ce dernier pour redonner à la voiture sa superbe. Elle se présente aujourd’hui dans sa belle teinte rouge avec un intérieur couleur biscuit du plus bel effet. Le moteur, qui est celui d’origine, a été refait. La voiture est équipée de la climatisation et un autoradio Kenwood récent a été monté. La voiture fut achetée par notre collectionneur séduit par le bel état général de cet exemplaire pour ses escapades monégasques. Malgré le prix que lui aura couté sa restauration elle est estimée entre 70 000 et 90 000 €.
9. 1973/2014 VW Bay Window Custom
Cet incroyable van VW Type 2 est le fruit de l’imagination de John Sandford et d’une restauration complète qui a duré près de 5 ans. Le projet de Sandford a été largement inspiré selon ses dires par les bus Futureliner.
La carrosserie a été déposée pour en créer une nouvelle utilisant des panneaux de différentes provenances : certains de la carrosserie d’origine du Bay Window, d’autres d’un Split Screen et enfin des panneaux en acier. L’ensemble de ces modifications ont rabaissé la carrosserie de 70 cm. Les marchepieds situés le long de la carrosserie entre les passages de roues proviennent quant à eux d’un camion Ford F-100. Les portes ont été soudées et l’accès à l’habitacle se fait par une porte unique placée sur le côté droit. Dans la cabine, la conduite est centrale, n’accueillant que le chauffeur à l’avant. Un siège supplémentaire a été installé latéralement, derrière le siège conducteur. Pour parfaire ce superbe intérieur un important lit équipe l’arrière du van et le sol est en imitation herbe et bois.
La voiture, immatriculée pour la première fois en 1973, est estimée de 30 000 à 50 000 €. Ce VW Bay Window Custom est un modèle unique en son genre, prêt à prendre les routes des campagnes et à faire tourner les têtes sur son passage !
10. 1955 Mercedes-Benz 300 SL « Papillon »
Une voiture équipée d’une injection directe essence, ce qui était une première à l’époque. Construite en 1954, cette 300 SLfrançaise, appartient à Mercedes France depuis 1954. Elle est estimée entre 900 000 et 1,3 million d’euros.
Les ailes « papillon » qui vont lui donner son nom ne sont pas un subterfuge esthétique : elles sont dues à la structure du châssis, qui monte haut sur les côtés pour assurer la meilleure rigidité possible. Ce qui était une contrainte se transforme en une des caractéristiques qui vont faire de cette voiture une légende.
Les noms des acheteurs de la nouvelle Mercedes sont un véritable « Who’s who » des célébrités de l’époque : Pablo Picasso, le Shah d’Iran, Tony Curtis, le roi Hussein de Jordanie… Sans parler d’amateurs d’automobiles comme Luigi Chinetti ou Briggs Cunnigham.
En 1956, il faut débourser 5,4 millions de francs pour une 300 SL, contre 1,6 millions pour une Porsche 356 1600 Super.
La 300 SL Papillon est un modèle mythique, une des plus belles automobiles de série jamais produite. Elle représente le « must » de ces voitures qui ont construit l’histoire de notre passion commune.
11. 1966 Mini Cooper MKI
Cette Cooper MKI 998 cc, Française d’origine, fut livrée neuve à Paris le 29 juin 1966. Elle a fait l’objet d’une remise en état complète par son actuel propriétaire après 20 ans de remisage. Les soins qu’elle a reçus ont porté sur l’ensemble des éléments mécaniques, électriques et de carrosserie.
Un complet reportage photo détaille avec précision toutes les étapes de la restauration dont le montant s’élève à plus de 20 000 € et se compte en centaines d’heures. Équipée de plus de deux réservoirs d’essence comme la Cooper S et d’un volant Motolita, cette Mini est tout simplement irrésistible. Elle se vendrait aujourd’hui entre 20 000 € et 30 000 €.
12. 1926 Bugatti Type 40 Grand Sport
Cette jolie Bugatti 40 est constituée de plusieurs composants authentiques de Bugatti, qui ne sont pas sortis d’usine à la même date mais qui ont été assemblés pour un résultat très réussi.
Le moteur n°31, le pont arrière (n°172), la boîte de vitesses (n°217) et l’essieu avant sont bien des pièces d’origine Bugatti. Cette base mécanique a été équipée d’une carrosserie « Grand Sport ». L’habitacle est tendu de cuir noir, protégé par une capote en bon état, et la voiture comporte tous les accessoires nécessaires, dont un éclairage complet.
Comme l’indique le fils de l’actuel propriétaire, elle fonctionne très bien et la voiture a pu participer à de nombreuses sorties dans le Sud-Ouest de la France. Elle est estimée entre 200 000 et 260 000 €.
13. 1962 Aston Martin DB4 Série V SS
La DB4 Series V constitue l’aboutissement du modèle et apparait en 1962. C’est ce modèle qui sera utilisée pour le tournage du film James Bond, Goldfinger et rendra ce modèle mondialement célèbre. C’est, avec 95 exemplaires produits, la plus rare de toutes les DB4.
Elle est équipée du moteur type Vantage n°370/1173/SS, des silencieux d’échappement intermédiaire et des jantes chromées. Son moteur sera refait chez Richard Williams en Angleterre et sera réaléser en 4,2L, ce qui lui permet aujourd’hui des performances époustouflantes.
Dans cette configuration ultra rare, vendue neuve à Paris et dans cet état, elle fait sans aucun doute parti des Aston Martin DB4 Série V les plus désirables du marché. Elle fait l’objet d’une estimation entre 550 000 et 750 000 €.
14. 1968 Citroën DS 21 M Prestige
Cette rare DS Prestige possède un remarquable historique puisqu’elle fut livrée neuve à l‘Etat du Guatemala très certainement à des fins diplomatiques voire présidentielles. Fait important, cette voiture revint en France et fut ensuite longtemps la propriété d’un ancien gendarme, chargé des escortes de personnalités, proches des sphères du pouvoir.
Elle bénéficie des aménagements propres à ce modèle Prestige très exclusif. Les compartiments avant et arrière sont isolés par une séparation à vitre remontante et la console arrière comporte une commande d’autoradio, une horloge Jaeger, des éclairages de courtoisie et des cendriers. Cette DS 21 Prestige constitue une pièce rare, qui rappelle à quel point la DS bénéficiait d’une place à part dans le haut de gamme, appréciée les hommes d’État et des industriels.
15. 1985 Peugeot 205 T16
Le Championnat du Monde des rallyes connaît une évolution majeure en 1982 avec la création du Groupe B qui offrira aux constructeurs la possibilité de développer des voitures spécialement conçues pour la compétition. Désireux d’honorer son image et de promouvoir la toute nouvelle 205, Peugeot se lance dans la création d’une » bête de course « dont les résultats sauront se montrer à la hauteur de ses ambitions. Un peu plus de 200 exemplaires seront construits.
La 205 Turbo 16 en question affiche 20 566 km au compteur.
En 2017, il l’a fait complètement réviser. De nombreux travaux ont été effectués récemment, pour un montant dépassant 15 000 €. Elle ne paye pas de mine mais est estimé entre 140 000 et 180 000 €.
